SCHWINDRATZHEIM : L’amicale des donneurs face au besoin de sang neuf

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mar. 15 août 2023

Par manque de bénévoles, l’amicale des donneurs de sang de Schwindratzheim était menacée de dissolution. L’inquiétude semble dispersée pour l’instant, mais la problématique du renouvellement de ces associations reste bien réelle.

 

Lors de la dernière collecte de sang organisée à Schwindratzheim, le 26 juillet dernier, des papiers ont été affichés et distribués par l’amicale des donneurs de sang du village. « Sans recrutement, l’association ne pourra plus fonctionner. Ce qui entraînera sa dissolution […] après 34 ans d’existence ! » martelait un extrait. Un ton volontairement alarmiste, alors que plusieurs membres importants de l’organisation de l’amicale ont annoncé leur départ.

 

« C’était un choc, ces quatre départs d’un coup »

Depuis, le président de l’amicale, Jean-Marc Baumgartner, a été quelque peu rassuré. Quatre personnes se sont manifestées, pour quatre postes laissés vacants, dont celui de trésorier par exemple. Mais le retraité ne cache pas qu’il a été très inquiet. « C’était un choc, ces quatre départs d’un coup. » Comme dans bien d’autres associations, le vieillissement fait son œuvre, et le renouvellement est difficile.

Pour celui qui a fondé l’amicale en juin 1989, nul doute qu’il est devenu plus difficile de trouver des bénévoles. « J’espère que les personnes qui se sont manifestées seront assez motivées » confie-t-il. « La plupart des gens me disent qu’ils prendront le temps à la retraite. Mais moi, il y a 34 ans, je travaillais ! » Cet ancien Schilikois, aujourd’hui habitant de Waltenheim-sur-Zorn, se réjouit d’ailleurs de voir qu’une jeune femme de 20 ans ait pris contact avec lui pour s’impliquer, bien que la motivation n’ait pas d’âge. « Les jeunes peuvent en faire venir d’autres… »

Pas de panique à bord pour l’établissement français du sang

Du côté de l’établissement français du sang (EFS), l’heure n’est pas à la panique malgré ce type de difficulté, loin d’être inédite et unique. Charlotte Batt, responsable des prélèvements de l’EFS dans le Bas-Rhin, ne nie pas qu’il y a un besoin de bénévoles, mais tient à relativiser des situations qui, selon elle, relèvent avant tout « de la vie des associations ». « Il y a une dynamique de renouvellement. On peut bien sûr offrir nos supports de communication et un accompagnement si on nous en fait la demande, mais ce qu’on constate, c’est qu’on arrive encore à mobiliser. »

Les dons de sang ne dépendent de toute manière pas directement des associations comme celle de Schwindratzheim. L’EFS peut réaliser des collectes sans elles. Mais l’institution reconnaît leur apport, et Jean-Marc Baumgartner insiste sur la convivialité recherchée par les donneurs et offerte par les amicales comme la sienne. « Quand il y a une association, cela tourne mieux. Ne serait-ce qu’avec les repas. Pour les gens, c’est important, même s’ils ne viennent pas pour cela. » Son épouse, Marlène Baumgartner, ne le contredit pas, elle qui donne de son temps pour faire de bons mets aux donneurs.

 

« Ce serait une bonne idée de passer le relais »

 

Les deux retraités, qui étaient eux-mêmes donneurs avant de devoir arrêter, ont à cœur de voir leur engagement perdurer même s’ils ne cachent pas le temps et l’énergie que cela demande.

 

Désormais, Jean-Marc Baumgartner reconnaît qu’il ne pense déjà plus à une dissolution, mais il n’est sûr de rien. Il prévoit de rencontrer toutes les personnes intéressées et n’est pas à l’abri de mauvaises surprises. Lui-même réfléchit d’ailleurs à son avenir. « Je suis fatigué à force », glisse-t-il, l’air de rien, avant que sa femme n’en ajoute une couche : « Ce serait une bonne idée de passer le relais ».

 

La prochaine collecte aura lieu le 27 septembre à la salle socioculturelle de Schwindratzheim

 

 

Source DNA