ARRONDISSEMENT DE SAVERNE : CINQUANTE ANS DE DONS DE SANG ET UNE NOUVELLE DYNAMIQUE

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lun. 24 avril 2023

L’association des donneurs de sang bénévoles de l’arrondissement de Saverne a tenu sa 50e assemblée générale le mercredi 19 avril, dans la salle Marie-Antoinette du château des Rohan. Entre bilan et perspectives, le président Bernard Linder se veut conciliant et confiant.

 

« Le don du sang est un acte citoyen et permet de sauver des vies. » Tel est le leitmotiv de tous ces donneurs bénévoles regroupés au sein de l’association de l’arrondissement de Saverne (ADSB). Si les plus anciens sont convaincus de l’utilité de ce geste, il est cependant nécessaire d’inciter davantage de personnes à franchir le pas. « En 1977, nous avions collecté 6 765 poches de sang. Aujourd’hui nous en collectons en moyenne 3 000 par an », commente le président Bernard Linder.

Au chapitre des chiffres, l’arrondissement de Saverne compte actuellement 20 sections contre 32 en 1980. Elles n’ont pas d’existence juridique propre mais font partie intégrante de l’association ADSB. Par contre, elles ont un comité et un compte bancaire qu’elles gèrent de façon autonome. L’ADSB a, par ailleurs, fait le choix de ne pas adhérer à l’Union départementale des donneurs de sang du Bas-Rhin.

 

Des relations parfois tendues avec l’EFS

Dans son rapport moral, le président a rappelé les grandes crises auxquelles le don du sang a dû faire face : le Sida en 1984, l’affaire du sang contaminé en 1991 et la crise sanitaire liée au Covid en 2020-2021. Des années durant lesquelles les collectes de sang ont été en forte baisse.

À ce contexte national, voire international, se sont rajoutées des relations parfois difficiles avec l’EFS (établissement français du sang) qui assure les prélèvements et les amicales ayant en charge, notamment, les repas d’après collectes. Bernard Linder a énuméré les différents points d’achoppement : le manque de reconnaissance envers les bénévoles, le remboursement du repas par EFS qui est passé de 4,20 € à 3€, les règles d’hygiène drastiques, les horaires avancés des collectes et plus globalement un manque de communication avec l’EFS.

Des problèmes en voie d’être réglés puisqu’une rencontre avec le nouveau directeur de l’EFS Grand Est, le docteur Daniel Kientz, le 21 février, a permis de les évoquer. « Nous avons été entendus et le dialogue a été rétabli, c’est un changement d’attitude total et nous nous en réjouissons », confie le président qui a participé à cette rencontre avec le trésorier Jean-Claude Kleitz. Et d’ajouter, « nos revendications ont reçu un écho positif en toute sincérité et humilité ». De quoi remotiver les troupes de Bernard Linder. Lors de cette rencontre, le directeur de l’EFS Grand Est a remercié les bénévoles pour leur engagement et a rappelé que son établissement avait besoin des amicales.

Le dialogue avec les amicales a été renoué

L’EFS rappelle qu’elle ne décide pas de fermer des amicales mais précise qu’en dessous de 25 donneurs, il est difficile de déplacer une équipe pour une question de coût. Quant à la consommation d’alcool lors des repas, elle est interdite depuis 2013. À l’avenir, les problèmes relationnels avec les équipes de prélèvement sur le terrain seront immédiatement remontés. En conclusion de cet échange, l’importance de la communication et du dialogue entre l’EFS et l’association de l’arrondissement a été mise en exergue.

Un premier bilan de ces nouvelles relations sera effectué dans six mois. Bernard Linder se dit confiant et espère l’ouverture de deux nouvelles amicales dans des communes où elles avaient jeté l’éponge, à Monswiller et à Haegen.

Et c’est avec une note d’humour qu’il a conclu la réunion : « Avec l’EFS nous formons un “couple”, avec des hauts et des bas. Nous avons failli divorcer fin 2022, mais avons décidé de nous faire à nouveau confiance. Et nous sommes heureux de fêter nos noces d’or avec une nouvelle dynamique. »

Les grands diplômés. Or (60 dons pour les femmes) : Brigitte Auroux, Cécile Humann, Sophie Regett, Sandrine Docourt. Or (100 dons pour les hommes) : Philippe Host. Or 1 avec palme (100 dons pour les femmes et 150 pour les hommes) : Michel Bock, Bernard Heim, Anne-Marie Ernenwein.

Des changements dans les collectes

Le médecin de secteur de l’EFS (établissement français du sang), le docteur Eric Hetzel, est intervenu lors de l’assemblée générale. Il a expliqué les difficultés rencontrées par l’EFS Grand Est. « L’année 2022 a été très difficile et pour la première fois nous avons été en déficit suite à l’augmentation du prix des fournitures, de l’énergie et à un ralentissement de l’activité hospitalière qui utilise moins de produits sanguins. » En effet, l’EFS vend aux hôpitaux les poches de sang collectées. Quant aux besoins en plasma, ils sont importants en France, dans la fabrication des médicaments pour les maladies auto-immunes.

Un test de dépistage et l’arrivée de la télémédecine

Deux nouveautés lors des prochaines collectes, l’apparition d’un test de dépistage de l’hépatite E pour les donneurs. « Ceux qui sont positifs ne pourront plus donner de sang pendant quatre mois, le temps que ce virus disparaisse de leur organisme », souligne le Dr Hetzel. Le recours à la télémédecine sera utilisé si nécessaire. « Nous n’avons pas suffisamment de médecins pour qu’ils soient présents à chaque collecte, d’où le recours à la télémédecine. Sur place, les infirmiers pourront l’activer si besoin, et il y aura toujours un médecin joignable par téléphone en cas de malaise », conclut le Dr  Hetzel.

Source DNA